RDC: des religieux rencontrent le président ougandais Museveni pour promouvoir un pacte de paix régional
Les évêques catholiques et les pasteurs protestants intensifient leurs efforts pour un « pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble », visant à favoriser le dialogue et la désescalade des tensions dans les Grands Lacs. Après des rencontres à Kinshasa, Lubumbashi et en Europe avec des acteurs politiques, leur tournée continue dans les pays voisins. Ils ont été reçus ce mardi 4 mars par le président ougandais Yoweri Museveni. C’est une étape clé dans leur démarche. L’objectif est de rallier les dirigeants régionaux à cette initiative qui se veut inclusive et porteuse de solutions pour la stabilité de la région.
« La réunion s’est globalement bien passée », confie le Pasteur Eric Nsenga, porte-parole de l’Église du Christ au Congo (ECC). Selon lui, le président ougandais, Yoweri Museveni, qui a pris l’engagement de soutenir la démarche des religieux, a également tenu des propos rassurant sur la présence de son armée sur le territoire congolais. « Il a précisé que tout ce qui se fait, se fait en collaboration avec le gouvernement de Kinshasa. On a aussi froidement abordé la question de la balkanisation, point de crispation dans la population congolaise, et il nous a dit qu’il n’en sera jamais le cas. Selon lui, si nous voulons aider le Congo, il faut aider le Congo à être géré par des Congolais, pour mettre fin au conflit. »
La rencontre avec le président ougandais Yoweri Museveni, un des acteurs majeurs dans les dynamiques régionales, est perçue comme capitale. Sa position sur le conflit dans l’est de la RDC reste sujette à de nombreuses interprétations.
Museveni plaide pour un dialogue direct entre Kinshasa et l’AFC/M23
Certains dirigeants congolais, dont des membres du bureau de l’Assemblée nationale, accusent Kampala de jouer un double jeu. Ils pointent du doigt les déclarations répétées de hauts responsables militaires ougandais en faveur de Kigali, malgré la présence de soldats ougandais dans l’est congolais dans le cadre d’un accord militaire avec Kinshasa. Des autorités congolaises dénoncent le fait que les services de Yoweri Museveni ont reçu à plusieurs reprises des représentants de l’AFC/M23, un mouvement politico-militaire soutenu par le Rwanda, selon les Nations unies. Pour sa part, Yoweri Museveni plaide pour un dialogue direct entre Kinshasa et l’AFC/M23, une approche catégoriquement rejetée par le gouvernement congolais.
Autre rencontre importante pour les représentants des églises congolaises : celles avec des « exilés congolais en Ouganda ». Parmi eux, Thomas Lubanga, ancien chef de guerre soupçonné d’entretenir des liens avec l’AFC/M23, selon un rapport des Nations unies, et aujourd’hui à la tête de la Convention pour la révolution populaire (CRP). « Thomas Lubanga s’est présenté comme le président de ce groupe, qui est composé de députés provinciaux, de médecins, d’avocats et des militaires qui se trouvent en exil. »
Avant de remettre leur rapport, les religieux espèrent rencontrer les présidents João Lourenço, en sa qualité de président de l’Union africaine, ainsi que Emmerson Mnangagwa du Zimbabwe et Evariste Ndayishimiye du Burundi.
RFI, via OeilTaifa info
